(ma chronique pour libé parue hier...comme on ne peut pas encore commenter les articles sur libé (mais ça va changer bientôt!- vos avis sont welcome sur ce blog :-)
Il y a quelques mois il était de bon ton de se demander
gravement 'le web 2.0, c'est juste du buzz...un concept marketing?". Et
pourtant, aujourd'hui l'évidence est là: l'Internet est en train de
connaître un profond renouvelement, et cela concerne tous les acteurs.
Eclosion de nouveaux services d'expression personnelle, telles les
plateformes de blogs, les services de publication et de partage
d'écrits, de photos, de vidéos, émergence de nouveaux moteurs de
recherche et de nouvelles interfaces...le temps de la pénurie de bons
services web est bien terminé! Il y aurait même plutôt un risque de
trop plein, et les internautes devront faire leur choix devant cette
profusion d'offres plus attractives que jamais. Il y aura bien sûr une
sélection naturelle, et les trop nombreux clones des concepts à succès
auront du mal à se faire une place faute d'une valeur ajoutée évidente.
Pourtant, l'internaute est curieux, découvrir un nouveau service bien
conçu et surtout doté de fonctions de communication puissantes, ainsi
que d'une bonne ergonomie, est toujours un grand plaisir!
La prime au premier entrant
Il reste indéniable que dans cette floraison de nouveaux sites la règle
de la prime au premier entrant est une réalité. Il y a de nombreux
clones de myspace, de youtube, dailymotion, flickr et netvibes, mais
aucun de ces clones n'est en mesure de bousculer ces acteurs déja
solidement installés.
Les acteurs plus anciens, à l'exemple de Yahoo, disposent de marques
puissantes, d'une audience fidèle et de beaucoup de cash. Ils ont donc
des atouts majeurs pour surfer sur la croissance de ce nouveau web, en
renouvelant leurs services (voir le nouveau Yahoo video) ou en achetant
les stars du web 2 (à l'exemple de flickr et delicio achetés par
Yahoo). Ces acteurs leaders du web 1.0 pourraient toutefois avoir
quelques difficultés à tenir le rythme de l'innovation, et aussi, mais
ce sujet mériterait un développement à lui seul, à faire évoluer leur
business model.
Media 2.0
Ce qui frappe aussi l'observateur dans cette vague du Web 2.0, c'est
que les groupes de medias traditionnels passent à l'action. Il ne
s'agit plus cette fois comme lors de la bulle de 2000, d'acheter à
n'importe quel prix des sites sans queue ni tête, pour briller dans les
salons et intoxiquer les actionnaires de groupes dénués de vision (tout
le monde se souvient des aventures de Vivendi et autres europ@web). Il
s'agit pour les medias de réussir leur mue, de tirer partie du
fantastique potentiel du Net pour se réinventer avec et par les
internautes.
Il est très significatif de voir en à peine quelques semaines TF1 qui prend
20% du capital d'Overblog (bravo Frédéric!) et annonce un service de publication de
vidéos conçu avec Dailymotion, Cnet qui lance un quotidien électronique
(News),
et - en attendant d'autres journaux qui s'apprêtent à suivre la même
voie- Libé qui lance dans les prochains jours son site 2.0, une
révolution qui offre une interactivité maximale aux internautes,
désormais autorisés à commenter les articles, à publier leurs propres
infos, leurs photos ou leurs blogs...
Le web 2.0 est une chance à saisir
pour tous ceux qui n'ont pas peur de l'avenir.
Je me demande comment vont co-exister les medias classiques et les nouveaux entrants du 2.0, que ce soit dans les usages et dans l'élargissement de l'offre.
novitch
Rédigé par : novitch | 01 juillet 2006 à 17:22
Beaucoup de questions sont encore à éclaircir effectivement.
Combien de ces initiatives Web 2.0 existeront encore d'ici 6 mois faute d'avoir pu définir un business model rentable? Est-ce que la publicité suffira-t-elle à rentabiliser la bande passante / le hosting ? ...
Nombres de ces services sont suspendus à une acquisition par des médias ou investisseurs capable de leur assurer une pérennité mais ces médias seront-ils capables d'assumer leur rôle sans contraindre ces services à rentrer dans le rang (modération des commentaires, validation préalable des vidéos, ...)
Je pense qu'une grande part de la réussite de ces initiatives dépendent quand même largement des gros acteurs Internet ou des grands médias offline. Tout simplement parce qu'ils permettent d'assurer, le temps que les modèles de rentabilité se précisent, la montée en puissance exponentielle des outils d'interaction souvent gourmand en ressource. Mais également parce qu'ils sont les mieux placé pour faire connaître au plus grand nombre ces solutions et les vulgariser. Les Skyblogs seraient-ils ce qu'ils sont sans SkyRock?
Rédigé par : Edouard | 01 juillet 2006 à 19:39
Il faut rappeler qu'altavista a été mangé par google, donc pas forcement la prime au premier entrant. Cepandant, un petit bemol avec netvibes qui n'est pas encore suffisament répendu pour faire office de leader incontesté et je sais pas si ca vient de mon ordi mais le chargement est tres lent au contraire de google homepage(qui bug des fois).
Mais c'est vrai qu'il y a enormement de services similaires dont certains vont disparaitre rapidement je pense. On a quand meme du mal a comprendre certain business plan. J'ai l'impression que le but est de se faire racheter par des grosse boites. Ce ne serait pas le cas de netvibes avec yahoo car j'ai entendu que des dirigeants de yahoo avait eu une discussion avec netvibes ?
Rédigé par : Bastien | 02 juillet 2006 à 12:19
A mon avis, yahoo tient avec netvibes le produit qui manque à sa gamme : un vrai "My Yahoo!", c'est surement par ce vecteur là que Yahoo peut rattraper le temps perdu.
A mon avis, netvibes n'a pas de business model propre : son meilleur model c'est d'être un catalyseur d'audiences pour D'AUTRES services que netvibes ne propose pas (mais que yahoo propose ;)
Quanu au bizness model ACTUEL de netvibes, pourquoi toujours le chambrer : c'est un model tout à fait viable que de construire un grand service dans le but de le revendre à un gros actuer qui LUI pourra le monétiser : il n'y a rien de mal à vouloir être revendu : c'est un business model comme un autre. Un model "diachronique", comme disent certains...
Rédigé par : Citizenworld | 02 juillet 2006 à 12:50
Je n'ai jamais chambré netvibes. Loin de moi cette prétention. Je m'interroge c'est tout.
C'est tout a fait possible d'avoir comme objectif de revendre sa société a un grand groupe, mais ca ne correspond pas a ma vision des choses. Apres chacun est différent et heureusement sinon le monde serait monotone. D'ailleurs, je ne pense pas que skype ou netvibes ont construit leur société avec cet objectif en tête, sinon il n'y aurait pas eu la qualité des services proposés.
Et d'accord avec le fait qu'il manque un petit netvibes a yahoo. en plus netvibes aurait plus de moyens pour develloper le service qui pourrait alors s'ameliorer rapidement.
Rédigé par : Bastien | 02 juillet 2006 à 13:30
En tant que journaliste-bloggueur vous avez une position avantageuse pour évoquer les rapports entre médias classiques et blogs, quelle est place du blog dans l'espace médiatique ?
Alors qu'en 2001 le discours des médias sur le blog était plutôt négatif, on s'apercoit aujourd'hui qu'ils sont parmis les 1er à en vanter les qualités. Le blog s'impose t-il aux médias classiques ? comment envisager l'avenir de l'information ?
Rédigé par : Lino | 02 juillet 2006 à 14:32
Le passage d'Alta Vista à Google s'explique avant tout par la différence dans la pertinence des réponses. Google apportait donc une plus value significative par rapport à alta vista.
A produit égal, il y a aussi le facteur visibilité (marketing) à prendre en compte car une communication adéquate aura un effet attracteur et boule de neige. (cf. kelkoo)
Le premier sur le marché dispose d'un avantage certain en matière de visibilité. Il aura donc effectivement une place de favori pour la prime. Mais pour la gagner il faut rester le meilleur autant pour le produit que pour la visibilité.
Quant aux revenus, si on fait le parallèle avec Google, les moteurs de recherche n'avaient rien de très attrayant, même lorsque les résultats étaient les plus pertinents. Le génie des fondateurs de Google est d'avoir trouvé comment concilier le formidable pouvoir attracteur de leur moteur de recherche avec les intérêts de personnes prêtes à payer pour certains services.
Il suffit donc d'appliquer la même stratégie pour netvibes. Il est même possible de faire mieux que google si la conciliation conduit à un service gagnant gagnant qui renforcera le pouvoir attracteur autant pour les utilisateurs que pour les investisseurs créant ainsi un cercle vertueux.
Rédigé par : Christophe | 02 juillet 2006 à 14:46
lino ta question est d'importance: comment envisager l'avenir de l'information? cela pourrait être le sujet d'une prochaine chronique dans libération, vous avez des idées? tout devient media sur le web: les medias classiques, les blogs, les internautes qui s'expriment dans les conversations. Il y a une production massive et sans précédent d'information et de discussions. Et parallèlement le Web, comme la musique, s'oriente vers le remix ... ex. Netvibes, Wikio, ... mais n'oublions pas que le premier remix n'est autre que...Google! Et le Web s'oriente aussi vers la personnalisation "illimitée" des services, comme dit Tariq.
Bref, c un sacré sujet l'avenir de l'information, j'y réfléchis depuis un bout de temps, il va falloir essayer d'écrire clairement quelques tendances...work in progress :-)
Rédigé par : pierre chappaz | 02 juillet 2006 à 19:03
Bonjour Pierre
Vous êtes un journaliste-bloggueur, pouvez vous nous dire quelles sont les différences que vs mettez en pratique lorsque vs écrivez un article pour Libé et lorsque vous écrivez sur votre blog ? Quel est l'intérêt pour un journaliste d'ouvrir un blog et pourquoi pas sur la plate forme de Libé ?
Rédigé par : Juli | 12 juillet 2006 à 15:41